La réalité en face.

Maman,

Je ne sais même plus quel jour on est figure toi. Ces derniers temps, j’ai la tête ailleurs. Tu penseras sûrement que je suis obnubilé par cette fille, Amber. D’un côté, tu n’as pas tord. Oui, mais d’un côté seulement. En fait, je pense à elle tout le temps. Pas comme tu le penses. Je crois très fermement, qu’elle et moi, nous ne sommes pas faits pour nous entendre. Ni en tant qu’amant, ni en tant qu’ami. Ce matin, j’étais à la bibliothèque, et elle aussi. Elle a fait un malaise ! Tu me crois ?! Tu sais pourquoi ? C’est simple, tout simplement parce que je l’ai laissé rentrer à pied, sous la pluie, jusqu’à chez elle ! J’aurais du la forcer à rentrer avec moi en voiture ! Maintenant elle est malade, par ma faute ! Je ne suis même pas capable de m’occuper des autres ! En fait, je ne suis pas capable de m’occuper de moi non plus… Je recommences à fumer.. Oui, mais j’en ai besoin ! Tu ne peux même pas savoir à quel point ! Peut être est-ce parce que j’ai aussi besoin de toi et que je préfère avoir besoin de cigarettes plutôt que de m’avouer que tu me manques… Bref, revenons en à nos moutons. Amber n’est vraiment pas une fille comme les autres ! Tu sais que je suis un séducteur, et ça depuis tout petit, d’après ce dont je me souvienne, et elle, c’est tout l’opposé. C’est une fille qui doit encore rêver du grand amour, d’un amour pure et beau. Tandis que moi, je suis un dragueur, je couche avec des filles je ne veux même pas savoir le nom, je ne pense qu’à m’amuser parce que tu m’as appris plus d’une fois que la vie était trop courte pour ne pas en profiter. Je ne veux pas d’une relation durable, je ne saurais pas comment faire ! Tout ce que je sais, c’est draguer une fille, et après coucher avec elle, puis la larguer, ou disparaître sans laisser de trace et sans donner de nouvelles, c’est au choix… Amber méritait mieux que moi en tant que petit ami, et encore mieux en tant qu’ami ! Pourtant, elle s’attache à moi, elle s’accroche, elle insiste pour mieux me connaître ! Tu sais tout autant que moi que ce n’est pas la meilleure solution, loin de là, mais elle ne veux pas m’entendre ! J’ai beau lui dire que je ne suis pas fréquentable, et que je l’entraînerai à devenir quelqu’un d’autre, elle ne m’écoute pas ! Comment réagissez-vous donc, vous les femmes ?! J’aurais bien besoin de toi là, pour m’aider dans cette situation difficile ! Et le discours que papa m’a fait ce soir, me remonte en tête. Oui, je suis passé le voir, vite fait.



«  Fils, as-tu un problème ? Je te vois de moins en moins ! Tu ne viens plus trop me rentre visite ces derniers temps ! Est-ce qu’il n’y aurait pas une fille la dessous ? Te souviens-tu ce que je t’ai dis à ce propos ? Prends l’exemple de ta mère, à la moindre difficulté elle est partie, elle a décidé de fuir sa famille ! Ne tombes pas dans le piège de l’amour ! Tu ne pourras plus en ressortir et quand tu t’apercevras de ce qu’il c’est passé, il serra trop tard. ! »



Ce qui me rends le plus fou dans l’histoire, c’est qu’il a raison. À la première difficulté avec moi, tu nous a abandonné, comme une lâche. Après tout, c’est-ce que tu es ! Tu as fuit dès que tu as appris… Peureuse aussi. Tu disais avoir trop peur, mais tu n’a jamais pensé à nous ! Égoïste ! Même pas capable de garder contact avec ton propre fils ! Les paroles de papa sont bien trop vraies, et moi je m’accroches à ton fantôme, oui c’est ton fantôme qui plane en moi ! Je me persuade que tu vas revenir un jour, te rendant compte de ton erreur. Mais la réalité est autre, je sais très bien que non, tu as sans doute refait ta vie, avec un mari plus aimant, plus présent, plus à ton écoute, avec une fille ou un fils plus beau, plus attendrissant, plus sage, plus heureux de vivre, plus je ne sais quoi ! Mais et moi alors ?! Moi je ne peux pas refaire ma vie comme toi ! Moi je ne peux pas m’inventer une nouvelle mère sortie de nulle part. Une mère aimante, toujours là, qui réconforte son enfant, qui lui tiens compagnie, qui le soutiens et l’aide dans les moments difficiles ! Une mère qui serrait fière de ce que je fais de bien ! Tout ton opposé en fait… Je me demande pourquoi je continue à écrire à ton fantôme. Je suis de plus en plus stupide ! Tu m’as mis de plus mauvaise humeur que je ne l’étais, même si tu n’es pas là ! C’est fou ça, t’es partie, et encore maintenant tu me causes des problèmes ! Sur ce, au revoir. À je ne sais pas quand, si j’ai de nouveau envie de parler à ton fantôme…