14 juin 2009...

Maman,

Comme tu le vois, ce journal intime n’est pas comme les autres. Je t’écris à toi plutôt qu’à ce Cher journal. A vrai dire, je remplace ce Cher Journal par ton prénom, parce que j’ai toujours un peu l’espoir de te retrouver, et de te raconter ma vie. Tu me manques, et c’est peut être un vide que j’essaye de combler en t’écrivant, même si je ne sais pas si tu es encore de ce monde ou pas, même si je ne sais pas si tu reviendras vers moi, ou si je te retrouverai un jour, mais cela me fais du bien. Lorsque tu es partie, papa m’a dit :

«  Fiston, ne laisse jamais une fille entrer dans ta vie, ne t'accroche jamais, car les femmes, sont les seules à pouvoir te réduire à néant, à pouvoir te blesser comme tu ne l'avait jamais été auparavant, et alors, tu seras vulnérable »

Aujourd’hui, je veux te dire que cela est vrai. Tu as brisé le cœur de papa, mais ce n’était pas ta faute, tu ne l’as sans doute pas fais exprès. Après tout, si ça ne marche plus, ça ne marche plus. Mais je confirme ses propos, parce que tu vois, aujourd’hui une fille vient de me faire mal, très mal… Tu sais, depuis que tu es partie, et que papa m’a dit ça quand j’étais encore jeune, je me suis dit que j’allais suivre ses conseils, et je ne m’attachais à aucune fille. C’était encore le cas il y a quelques jours. Je couchais avec elles, et après c’est tout. Je ne voulais pas m’engager, tu comprends. Et puis je l’ai rencontré, cette fille. Si tu la voyais maman, tu la trouverais magnifique. Amber. C’est comme ça qu’elle s’appelle.

Tu sais, au début, c’était pour moi une fille comme les autres, mais au fur et à mesure où elle me repoussait, je continuais à essayer. Et puis, c’est devenu comme le jeu du chat et de la souris tu vois. C’est compliqué à expliquer, surtout avec des mots. Si tu avais été là, j’aurais pu te dire tout ça par mon regard, tu l’aurais compris. Tu vois, on s’est vu dans un café, et elle m’avait plus ou moins humilié. Le lendemain, j’ai vu son vélo, j’ai pris mes ciseaux, et je lui ai crever les pneus. Je ne sais même pas pourquoi j’ai fais ça… Alors quand elle est venue, je lui ai donné de l’argent pour qu’elle s’en rachète, et elle est partie. Je me suis allongé sur l’herbe, j’ai commencé à fumer. Oui, je sais, je ne devrais pas… Mais j’en avais besoin tu sais, pardonne moi. C’est à ce moment qu’elle est revenue, elle m’en a demandé une, et elle s’est allongée. Elle ne parle pas beaucoup, seulement quand elle est furieuse, ou quand on lui pose une question, et ce silence était magique. Je ne saurais te l’expliquer. J’étais en train de réfléchir, je venais enfin de comprendre que je n’étais pas assez bien pour elle, j’allais abandonné, oui, ça ne me ressemble pas. Je me suis levé, et j’allais partir, elle m’a rattrapé pour savoir si je pouvais toujours la ramenée, puis elle m’a rentré dedans, et elle s’est excusée. Tu vois, je sais qu’elle me déteste, mais ça m’a fait rire comme pas possible, et puis elle a pris la mouche. Elle est partie.

J’étais là, sous la pluie, je ne pouvais plus bouger tu comprends. Tout mes membres de m’obéissaient plus. Tu sais ce que j’ai cru… Seulement ce n’était pas ça. J’avais peur, peur d’être abandonné une nouvelle fois, et c’est d’ailleurs comme ça que je l’ai senti, comme un abandon. Je la voyais s’éloigner, et puis, je revoyais ce jour où toi tu es partie. Je m’en souviens bien, il pleuvait aussi ce jour là. Tu vois maman, tout le monde m’abandonne, toi parce que tu n’étais pas capable de le supporter… Elle, alors qu’elle ne le sais même pas… Mais aujourd’hui tu n’es plus là, et tu ne reviendras pas je le sais, seulement j’aurais besoin de ton soutien, toi qui m’aidais quand j’étais encore petit… Je ne peux pas en parler à papa, il ne comprendrait pas. J’ai besoin de tes conseils, de ton soutien auprès de moi.

«  Fiston, ne laisse jamais une fille entrer dans ta vie, ne t'accroche jamais, car les femmes, sont les seules à pouvoir te réduire à néant, à pouvoir te blesser comme tu ne l'avait jamais été auparavant, et alors, tu seras vulnérable »